En 2019, ATAO fête ses 20 ans.
Cette année anniversaire est l’occasion de revenir sur les événements qui ont marqué la vie de l’association et de ses salariés.
Nous avons eu le plaisir d’accueillir Xavier Rondot, premier président d’ATAO, de 1999 à 2006, qui a bien voulu nous apporter son témoignage sur ces années, qui représentent un tiers de la vie de l’association.
ATAO : Monsieur Rondot, pourquoi avez-vous rejoint ATAO en 1999 ?
Xavier Rondot : Je venais de prendre ma retraite et souhaitais rester actif bénévolement. A cette période, j’étais entré dans le Conseil d’Administration d’une association d’insertion : La Cheminade. Cette structure avait été créée par un homme d’exception que j’ai beaucoup admiré : Jean LE GALLIOT. Mon ami Jean clamait et vivait très profondément ces deux grandes valeurs que sont le respect de chaque personne et la confiance absolue qu’il avait en chacun, partant du principe que la personne est une « immense richesse ». La Cheminade portait quatre chantiers d’insertion, employant des personnes en Contrat Emploi Solidarité (CES). L’association vivait alors un tournant majeur, étant en redressement judiciaire depuis quelques mois. J’en suis devenu le président le 1er avril 1999, dans les derniers mois avant sa liquidation.
Devant la tempête et afin que tout l’équipage ne disparaisse, une nouvelle association est créée avec pour mission de reprendre l’activité des chantiers d’insertion de La Cheminade. Ainsi, le 1er juin 1999, ATAO est créée et le transfert des chantiers est effectif le 1er juillet 1999. Les 57 salariés en insertion conservent leur emploi et continuent leur cheminement, avec sept salariés permanents, sous la responsabilité dynamique et courageuse de Philippe BERNUGAT. Le conseil d’administration de l’association compte alors 10 membres et j’en assure la présidence.
ATAO : Quelles ont été les premiers chantiers chez ATAO ?
Xavier Rondot : Les salariés sont alors répartis sur 4 chantiers : 1 chantier Métallerie et 3 chantiers Espaces Verts. En 2001, ATAO reprend l’activité de l’association « Bicycl’aide » : c’est la création d’un 5ème chantier, de réparation de vélos-mobylettes. Puis en 2002 un atelier de réfection de sièges est créé, suivi l’année suivante par le lancement d’un Atelier de Dynamisation, pour rompre l’isolement de personnes très éloignées de la vie sociale. L’activité s’est bien développée ! C’est cette année-là, en 2003, que le siège d’ATAO a déménagé dans les locaux rue Jacques Cartier. Je constate qu’il y est toujours en 2019.
ATAO : Comment se passait le travail avec les salariés ?
Xavier Rondot : Dans chaque chantier, les salariés étaient sous la responsabilité d’un encadrant, qui assurait l’accompagnement technique et social. Nous étions attachés à ce qu’il y ait toujours du sens dans ce qui était réalisé, afin de susciter une motivation, une fierté et un certain plaisir du travail effectué. Les mots -clés des chantiers d’ATAO étaient : CONFIANCE, FIERTE et PERSEVERANCE (ATAO signifie TOUJOURS en breton!).
ATAO : Racontez-nous un moment fort de l’association pour ses salariés ?
Xavier Rondot : Nous avons eu beaucoup de chantiers passionnants et valorisants pour nos salariés. En 2004, la mairie de Redon confie à notre chantier Métallerie la rénovation du chaland CONDORCET. Après deux années de travail, la péniche est mise à l’eau, le 24 juin 2006 sur la cale n°3, je m’en souviens très bien : quel moment de fierté pour nos salariés ! J’ai vu chez eux la satisfaction d’être reconnus par leur travail ! Œuvrer à la renaissance d’un patrimoine développe un sentiment fort d’appartenance à la société. Pour des personnes en chemin vers l’insertion, cela pose des bases solides.
ATAO : Vous passez le relais fin 2006 ?
Xavier Rondot : Oui, j’ai passé le relais lors de l’Assemblée Générale fin 2006, à Jean-Yves SALAÜN. Je crois qu’il n’est pas bon de rester trop longtemps, d’imprimer sa personnalité à une association. Je suis tout de même resté au Conseil d’Administration jusqu’en 2010. Pendant ces 11 années à ATAO, j’ai eu la joie de côtoyer et d’admirer des hommes compétents, pédagogues, mais avant tout humanistes. Plusieurs présidences se sont succédées depuis.
ATAO : et aujourd’hui ?
Xavier Rondot : Aujourd’hui je me suis retiré au Croisic et j’apprécie toujours le monde associatif… Ma famille est assez nombreuse et avec mon épouse, nous vivons avec grande joie les nombreuses rencontres et événements familiaux. Nous avons la particularité d’être grands parents de petits enfants « différents » : ils nous apprennent à vivre et à regarder ce qui est essentiel dans notre aventure humaine.